Roadtrip France-Espagne-Portugal

Mai 2021. Ça y est, le grand jour est arrivé. Les frontières sont ouvertes, le T3 Syncro est chargé, nous sommes prêts à prendre la route. Direction le Portugal, Lisbonne et au-delà si le cœur nous en dit. Soit un peu plus de 4500 kilomètres, en deux semaines. 

Les premiers kilomètres défilent presque sans qu’on ne s’en aperçoive. La sensation de liberté retrouvée est grisante, avec la route devant nous, bien qu’elle soit pour le moment encore très familière. Il est vrai le périphérique de Paris n’a rien de très dépaysant, et dès que les premiers ralentissements se profilent à l’horizon, nous prenons la tangente en empruntant des nationales désertées.

Champs de blé dorés et nuages violacés, le contraste est saisissant. 

Première étape dans le bassin d’Arcachon

La sensation sur la route, on ne s’en lasse décidément pas. Pour cette première journée, nous avons décidé d’abattre un bon 800 kilomètres et de faire une étape dans la région d’Arcachon. Nous arrivons juste à temps pour assister au coucher de soleil du haut de la Dune du Pyla. La vue, à couper le souffle, vaut bien les 100 mètres d’ascension enfoncés jusqu’aux genoux dans le sable ! 

Nous passons une journée et deux nuit sur place. Au programme, balade à vélo, visite de cabanes ostréicoles et dégustation d’huîtres, le tout ponctué de timides rayons de soleil. Le mood « vacances » commence à s’activer… 


J+3, nous reprenons la route sous une pluie battante, direction l’Espagne. Après avoir passé Bilbao, nous délaissons les autoroutes pour les nationales. Le ciel se dégage au fur et à mesure que nous grimpons en altitude. La province de Castilla Y Leon déploie des paysages dignes des grands espaces américains… Le Grand Canyon n’est d’ailleurs pas loin, mais il porte ici le nom de « Ebro Canyon », dans le parc naturel de Las Hoces del Alto Ebro y Rudrón.

Perdus au milieu des montagnes

Au milieu des montagnes, nous passons de nombreux hameaux qui semblent abandonnés ou presque. Nous retrouver au milieu de nulle part nous rappelle des souvenirs de notre tour du monde, où nous avions tendance à nous retrouver presque malgré nous dans les coins les plus inexplorés des régions traversées… certaines habitudes ont la vie dure ! Néanmoins, notre présence sur ces routes désertées n’est pas tout à fait fortuite. Notre destination, la Cascada de Orbaneja, est l’un des joyaux cachés de la région. Et les lieux ne faillissent pas à leur réputation. Sous nos yeux s’élève un village médiéval accroché au versant d’une montagne escarpée. Au milieu, la fameuse cascade qui a donné son nom au village dégringole de rocher en rocher. Tout autour, le paysage accidenté fait de roche et de pins nous fait nous sentir tout petits.

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Nous passons la nuit au bord de la rivière, en contrebas de la forteresse. Le bruissement et les hululements d’un rapace nocturne composent la bande-son de notre soirée. Sentiment du moment : nous mesurons pleinement notre chance d’être ici et là, au milieu d’une nature sauvage, presque intimidante. 

Wild wild West

C’est officiel, le Far West a son pendant espagnol. La route nous a menés jusqu’aux anciennes mines d’or romaines de « Las Medulas ». Pour parvenir au point de vue principal, un sentier (très) escarpé serpente au milieu d’une forêt de châtaigniers centenaires. Nous arrivons malheureusement trop tard pour visiter la grotte principale, mais nous avons tout le loisir de profiter du paysage. Avec ses découpes rocailleuses ocre, le panorama n’a rien à envier à ceux de l’Utah.

De retour en bas, la soirée s’écoule lentement, au rythme des bruissements d’autres châtaigniers centenaires sous lesquels nous nous sommes retranchés. « Retranchés », car la petite clairière où nous nous étions installés en premier lieu, partagée avec quelques autres baroudeurs en van, s’est transformée en grand camping  pulsant de musique électro déversée par des baffles portables bon marché. Autant pour la quiétude et les grillons de nuit. Rien de tel qu’un T3 pour replier le campement en deux temps, trois mouvements, nous décampons fissa.

Nous ne devons pas chercher bien loin pour nous trouver un petit coin parfait pour une calme soirée au son des grillons.

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Peixe frito, pico pau & bulhão – bienvenue au Portugal !

Le lendemain, nous nous mettons en route vers la frontière portugaise. Direction Porto. Arrêt obligatoire dans cette ville qui est un vrai coup de cœur, le van bien à l’abri dans un parking bien gardé.  Nous photographions le pont Louis sous tous ses angles, dégustons du Porto avec fort peu de modération et nous régalons dans l’une des meilleures adresses de la ville. Le soir, pour digérer, nous retournons nous promener sur le bord de rivière et assistons à un concert de rue mémorable. 

Voyager avec un van, c’est alterner les escapades sauvages et les city trips vibrants. On adore !

Après le séjour à Porto, nous passons plusieurs jours en famille sur la côte au sud de Peniche où vivent les parents d’Alison. Au programme : visite d’Evora, balades, restos et apéros. C’est fatiguant les vacances.

Antsyvan à la plage

Nous cédons à nouveau à l’appel de la route pour faire une boucle dans l’Algarve. Le changement de climat et de décor nous frappe à mesure que nous traversons l’Alentejo. Une chaleur écrasante fait monter la température du moteur, nous devons faire particulièrement attention. Rouler par 35°C avec le chauffage plein pot, ça nous rappelle des souvenirs.

L’actualité ne semble pas avoir d’emprise dans les stations balnéaires de l’Algarve. C’est à la fois rafraîchissant et décontenançant. La vie d’avant, quoi…

Dans l’Algarve, nous vivons les bivouacs et les couchers de soleil les plus spectaculaires de notre voyage. Un soir, nous campons en bord de falaise, l’océan rien que pour nous. Tellement au bord qu’on a l’impression que les rafales de vent pourraient nous emporter. On recule quand même un peu le T3 en direction de la terre ferme, sait-on jamais… A-t-on déjà mentionné à quel point on se sent tout petit parfois face aux éléments ?

Perchés de la sorte à 20 mètres aux dessus des flots, nous déployons notre petite table et la recouvrons de la quintessence de « petiscos portugueses » pour un gueuleton à la hauteur du coucher de soleil qui nous inonde.

Les vacances se prolongent, on profite du soleil, on surfe, on déniche les meilleurs spots pour manger des fruits de mer, bref, on fait le plein de liberté et ça fait un bien fou !

Mais toutes les bonnes choses ont une fin paraît-il : il est temps de remonter vers le nord. Une dernière halte de quelques jours chez mes parents, en mode télétravail pour moi, puis nous fermons cette parenthèse des plus ressourçante.  

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