La Chine

 

Comment décrire notre traversée de la Chine…une fois n’est pas coutume, les mots nous manquent et l’envie du partager ne se fait pas forcément ressentir. Nous avons hésité quant au ton à donner à cet épisode de notre périple, car le fait est que s’il fallait être honnête, nous déconseillerions franchement l’expérience d’un roadtrip en Chine. Bien entendu, ce qui suit ne reflète que nos opinions et notre vécu.

Le premier jour, nous retrouvons notre toute jeune guide, Iris, qui nous accompagnera tout au long de notre traversée. Les démarches administratives sont, comme l’on s’y attendait, longues et fastidieuses : importation temporaire, contrôle technique, immatriculation locale et permis de conduire chinois, rien n’est laissé au hasard. Lors du contrôle technique, un chauffeur local prend la place de Martin au volant pour procéder aux tests des freins et des phares, et nous avons le plus grand mal à lui expliquer le fonctionnement un peu spécifique de notre véhicule ancien. Il ne veut rien savoir. On manque de se faire recaler, faute d’avoir pu lui expliquer comment fonctionnaient les phares, et notre guide doit déployer des trésors de patience et de persuasion pour lui expliquer la situation. Cela étant dit, nous concluons les démarches en une seule journée, ce qui constitue apparemment un exploit non-négligeable. Le voyage peut commencer le lendemain. Notre guide prend place à l’arrière du combi, place qu’elle choisira de garder tout au long de la traversée du pays. L’itinéraire, qui a été approuvé par les autorités, ne peut être modifié, comme on le constatera par la suite. Lorsque nous demandons à Iris s’il est possible de faire un détour par Chengdu, dans le Sichuan, pour aller observer les pandas, elle nous répond le plus sérieusement du monde, après une courte réflexion :

-Ne vous inquiétez surtout pas, vous aurez l’occasion de voire les pandas, la prochaine fois que vous viendrez en Chine !

On rigole intérieurement et on passe à autre chose.

Bien vite, nous nous rendons compte que les bivouacs dans le combi vont être difficiles, voire impossible. D’une part, parce que nous devons accompagner notre guide chaque soir dans un hôtel en centre-ville, d’autre part, parce qu’à chaque fois que nous nous arrêtons, un attroupement se forme autour du combi. La plupart des gens ne font pas grand cas de notre présence, c’est clairement le combi qui est l’objet de toutes les curiosités. Cela nous amuse au début, puis commence à nous mettre mal à l’aise, pour finir par nous irriter complètement après nous être fait bousculer une énième fois par quelqu’un cherchant à passer la tête à l’intérieur du van. Notre guide, constatant notre malaise grandissant face à ce que nous ressentons comme un manque de considération, tente de nous rassurer : « ce n’est que de la curiosité, ce n’est pas méchant… ». Mais rien n’y fait, on ne parvient pas à nous y habituer et on prend vite le pli de chercher des endroits à l’écart pour les pauses du midi sur la route pour éviter d’être « paparrazzés ». le soir, nous dormons dans des hôtels bon marché, qui ne sont pas toujours facile à trouver parce que tous n’ont pas le dispositif pour effectuer l’enregistrement des étrangers. En effet, théoriquement, chaque personne ne résidant pas en Chine doit être déclarée tous les soirs auprès des autorités locales. Nos habitudes d’indépendance s’en retrouvent quelque peu bousculées, on essaye de relativiser en nous disant que ça nous fait une expérience en plus.

Les journées de route sont longues, nous enchainons des étapes de 700km, et ce faisant, nous forçons un peu les limites du combi. En milieu de séjour, Martin constate une fuite d’huile provenant plus que probablement du radiateur. C’est la panique à bord, car étant donné les restrictions qui nous sont imposées en Chine, il est exclu de le faire réparer ici. Nous contactons Pat, chez qui nous avons fait faire le moteur en Belgique, qui nous rassure en nous disant que si la fuite est modérée, on peut poursuivre la route jusqu’en Mongolie en faisant l’appoint. Une fois en Mongolie, nous aurons à nouveau les coudées libres pour pouvoir entreprendre la réparation. En attendant, nous décidons de prendre la tangente, et expliquons à Iris que nous ne ferons pas le détour de 700km pour aller visiter Pékin une journée seulement. En prenant la route en ligne droite vers le nord, nous respectons l’enchainement des provinces, ce qui semble être le plus important dans notre itinéraire contrôlé, et en même temps nous ménageons le combi en faisant de plus petites étapes. Elle accepte, visiblement à contrecœur, et à partir de ce moment nous nous retrouvons avec une ado boudeuse sur les bras pour le reste du séjour.

Pour la première fois, il nous tarde de passer au pays suivant, et la Mongolie devient synonyme pour nous de terre promise et de liberté. A la frontière, les au revoir avec notre guide sont succincts, et c’est sans regrets que nous tournons le dos à 5000km de routes démesurément parfaites, aux bains de foules, aux sites touristiques bondés, aux contrôles exagérés et à la cuisine chinoise que nous osons qualifier de répétitive.

Pour néanmoins terminer sur une note positive, les photos valent mieux que des mots dans ce cas-ci,  voici un condensé en images de notre voyage à travers les provinces du Yunnan, de Guangxi, de Zhangjiajie, de Hubei et de Shaanxi !

 

 

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